Je vais vous raconter l’histoire surprenante d’une jeune archéologue devenue aujourd’hui artisan bijoutière à son compte.
La mienne !
Je vous propose donc un premier article résolument personnel. Vous en découvrirez plus sur moi, mon univers, mais aussi pourquoi ma marque de bijoux est peut-être faite pour vous.
Bonne lecture !
Un parcours quelque peu singulier
Ma première passion, l’archéologie.
Tout a commencé il y a fort longtemps.
Comme beaucoup d’enfants, j’éprouvais une fascination pour les dinosaures, et tout ce qui était passé et disparu.
Je ne sais pas bien quand j’ai commencé à m’intéresser à l’Homme préhistorique, ni comment. Tout ce que je sais, c’est que je rêvais de découvrir le chaînon manquant dans l’évolution de l’Homme.
Cette question a longtemps suscité ma curiosité. Et il y a quelques années, une amie m’a donné un début de réponse. Alors qu’elle faisait du tri, elle a retrouvé un carnet de primaire. Le genre de carnet que vous faites remplir par tous vos amis.
Je vous laisse deviner ce que j’avais répondu à la question « quel métier veux-tu faire plus tard ? » !
Les années ont passées, et malgré cette idée de rêve d’enfant, l’archéologie ne m’a pas quittée.
Arrivée en terminale, il a bien fallu s’inscrire quelque part. Vétérinaire ? Non ! Décoratrice d’intérieur ? Non ! Université de Rennes en Histoire de l’Art et Archéologie ? Oh oui !!
Un rêve devenu réalité
C’est ainsi que pendant cinq années, tout a tourné autour de mes études. Après Rennes je suis partie faire ma L3 à Paris pour me spécialiser en Préhistoire. Puis, j’ai pris une année sabbatique pour perfectionner mon anglais à Londres.
Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour intégrer le Master de mes rêves à Bordeaux… Et j’ai réussi !

Tout a fonctionné à merveille. J’ai fait un super mémoire, j’étais soutenue par mes directeurs, j’ai poursuivi avec deux petits contrats et des rédactions d’articles.
J’étais dans un rêve, et même si j’ai toujours eu conscience des difficultés pour percer dans ce métier, j’ai suivi ma passion. Et j’ai passée de merveilleuses années !
Pourtant un beau jour, s’est posé une question très importante. Faut-il continuer à tenter de travailler dans ce domaine, au risque de m’épuiser émotionnellement ? Ou n’est-il pas temps de découvrir une autre voie, qui pourrait m’apporter également du bonheur ?
J’ai choisi cette seconde voix, même si cela m’a été très difficile sur le moment. C’est ce qui me semblait le plus intelligent pour mon futur.
Aujourd’hui, je ne regrette rien, ni mes années d’études, ni mon changement de cap.
C’est d’ailleurs mon passé d’archéologue qui m’a permis de trouver mon fil conducteur, et de créer ma marque de bijoux avec son âme si particulière.
Les débuts en bijouterie
Mes pas m’ont assez naturellement porté vers la bijouterie, car je souhaitais absolument faire un métier manuel et minutieux.
Je pense qu’inconsciemment, je recherchais un métier qui me rappellerait les fouilles en Préhistoire, extrêmement précises et ordonnées.
J’ai décidé de faire mon CAP à l’école Tané, en Bretagne.
Pendant cette formation de deux ans, j’ai eu la chance de faire de très beaux stages. Ils m’ont énormément appris sur le métier de bijoutier, mais également sur le métier de chef d’entreprise.

Lors de mes études, il est vite apparu que je prenais beaucoup plus de plaisir à fabriquer mes propres bijoux qu’à produire ceux des autres.
Il était évident aussi, que je souhaitais fabriquer des bijoux à la cheville. C’est-à-dire, en travaillant le métal sous forme de plaques et de fils, et non pas des bijoux issus de la fonte.
(Je projette d’ailleurs d’écrire un article complet sur le sujet afin de présenter mon métier.)
Quelques années plus tard, après avoir fait de la bijouterie pour le plaisir, j’ai ainsi créé ma marque de bijoux.
Les prémices d’Arouez et de la collection Empreinte
Cela vous semble maintenant évident, l’archéologie est très importante à mes yeux. Ce n’est pas seulement une passion, c’est un pan entier de mon passé.
Lorsque j’ai enfin pu créer mon entreprise en bijouterie, il était indéniable que mon fil conducteur devait tourner autour de l’archéologie, même si je ne savais pas encore comment.
C’est en fabricant quelques bijoux fusion, future collection Empreinte, que j’ai finalement trouvé toute mon identité.
La technique de la fusion
J’ai découvert cette technique lors de mon tout premier stage en bijouterie.
Elle consiste à fusionner les différents morceaux de métal entre-eux, sans utiliser une soudure additionnelle.
C’est de là que vient la difficulté, car il faut chauffer la plaque de métal jusqu’à ce qu’elle commence à fondre. Suffisamment poussé pour que le métal se soude, mais pas trop pour que le bijou ne fonde pas totalement.
A l’époque, ce fut un échec total, je n’avais pas du tout réussi à maîtriser ce processus !
Après mon diplôme, j’ai voulu me confronter à cet échec et j’ai donc refait des essais. Plutôt concluants, j’en étais très fière. J’ai commencé à pratiquer cette technique de plus en plus souvent, ravie des résultats plus ou moins contrôlés, jamais identiques.
Naissance d’une collection
En parallèle, je commençais à travailler sur la création de ma marque, mon univers, mon fil conducteur, mon logo, et ma charte graphique.
Je n’en étais qu’aux balbutiements.
Je n’avais pas de nom de marque, même si je savais qu’il serait breton.
Mon fil conducteur se dessinait, évidemment, puisque je souhaitais trouver un lien avec l’archéologie.
Je savais, néanmoins, que je voulais lancer ma marque avec mes bijoux fusion. Je ne voyais pas encore de lien avec mon fil conducteur, mais je trouvais que mes bijoux avaient une âme, et c’est ce qu’il me fallait pour me démarquer.

C’est en travaillant sur mon logo que tout s’est révélé.
Je cherchais à créer un logo en lien avec cette future collection. C’est en dessinant l’un de ces vieux bijoux que le miracle s’est produit.
Quel n’a pas été mon étonnement lorsque j’ai alors vu se dessiner un relevé de fouille comme on en fait sur les chantiers archéologiques !
Ce jour-là, je n’ai finalement pas trouvé mon logo, mais j’avais trouvé tout le reste !
Mon fil conducteur, le but de ma marque, le lien, tout s’est mis en place dans ma tête, et tout me semblait parfaitement naturel.
Mais que-ce que c’est un relevé de fouille ?
La fouille archéologique
En préhistoire, il n’existe pas de textes pour nous aider à comprendre comment les peuples vivaient. Et c’est pour cela, que les fouilles sont extrêmement importantes, et qu’elles doivent être très précises et minutieuses.
Parce que toutes les fouilles archéologiques sont différentes en raison du contexte géographique, politique, ou encore de l’archéologue en charge, je ne décris que ce que j’ai moi-même vécu.
Un chantier de fouille est divisé par un carroyage. Chaque technicien se voit attribuer un carré, en général de 1 m², lui-même fouillé par carrés de 50 cm sur 50 cm.
Pour savoir si le site est en place ou s’il a subi des déformations (gel, glissement de terrains, etc), il faut absolument laisser les artefacts en place. Lorsqu’il n’est plus possible de descendre sans risquer de bouger ces derniers, ou que l’on change de couche archéologique, on s’arrête pour passer à une nouvelle étape.



Il faut bien comprendre qu’une fouille archéologique est destructrice, puisque le but final est de prélever des artefacts afin de les étudier en laboratoire par la suite.
Pour ne pas perdre d’informations, il faut donc effectuer le relevé de fouille. Cela consiste à prendre le carré de fouille en photo, le dessiner, et remplir une fiche d’inventaire.
Le relevé de fouille
Le relevé de fouille est un dessin, sommaire, sur lequel on place tous les artefacts que l’on a sous les yeux. Pas besoin d’être un artiste (ouf car je n’étais vraiment pas très douée !). Il faut juste pouvoir reconnaitre les objets visibles sur la photographie.
Le site étant orienté dans l’espace, on prend les coordonnées X, Y et Z d’un objet pour le placer sur le dessin. Ainsi tous les relevés de fouille sont orientés dans le même sens, et il est possible d’avoir une vision globale d’un site archéologique, couche après couche.


Tous les objets qui sont reportés sur le relevé, sont numérotés, puis répertoriés sur une fiche d’inventaire, avant d’être prélevés. Ces fiches sont complémentaires du relevé puisqu’elles permettent de désigner avec des mots ce qui a été dessinés. Cela permet également de vérifier qu’il n’y a pas d’erreur dans la prise des coordonnées. Dans cet inventaire, on note le type d’artefact (os, bois de cervidés, silex, charbon, etc), les dimensions, l’orientation, les coordonnées X, Y et Z, et toute autre information jugée utile.
La compréhension d’un site archéologique
Vous l’avez compris, le relevé de fouille a pour but de mémoriser les découvertes. Celles-ci étant détruites au fur et à mesure de la fouille.
Cela est valable pour tous les faits archéologiques, donc les objets, mais aussi les structures en creux ou en relief, les traces de feux, etc.
Une fois ces relevés établis, les archéologues ont donc un inventaire du site. Et ils peuvent déjà l’interpréter grâce à une vision globale, qu’il est difficile d’avoir sur le terrain.
Par exemple, on s’est aperçu que l’habitat préhistorique était généralement séparé en plusieurs zones. Les archéologues ont ainsi repéré des concentrations d’un même type d’artefacts. Des ossements d’animaux fracturés d’un côté, des traces d’ocre à côté, les fragments de silex quelques mètres plus loin, etc. Ils ont pu en déduire qu’il y avait donc une zone spécifique pour décarcasser les animaux, une autre pour tanner les peaux, une pour fabriquer l’outillage en ossement, etc.
Sans les relevés de fouilles, cela n’aurait jamais été possible. Les archéologues auraient su qu’il y avait eu ces diverses activités sur le site. Mais ils n’auraient jamais pu savoir à quels endroits exactement.
Cela parait peut-être peu important. Pourtant c’est grâce à toutes ses précisions que notre vision de l’Homme préhistorique a évoluée. Depuis l’image de l’Homme bestial et idiot, à l’Homme intelligent, organisé et artiste que nous connaissons aujourd’hui.
Deux passions réunies, Arouez et la collection Empreinte
Alors, la similitude n’est-elle pas flagrante ?
Je me suis toujours demandé à quel point le hasard avait sa place ici ? Comment est-il possible qu’une telle coïncidence arrive ? J’ai du mal à imaginer que mon subconscient n’y soit pas pour quelque chose, tant la ressemblance est frappante.
Quoi qu’il en soit, je souhaitais absolument lancer ma marque avec mes bijoux fusion, et voici qu’ils représentaient des relevés de fouille, une des premières étapes de l’étude archéologique.
Quoi de mieux pour débuter une belle aventure !?
Après avoir découvert le lien entre l’archéologie et mes bijoux fusion, toute mon identité de marque s’est mise en place.
J’ai décidé de créer des collections de bijoux modernes, inspirés de l’archéologie et des époques passées.
Arouez, c’est un mot breton qui signifie « empreinte ».
Car d’une certaine manière, mes bijoux sont l’empreinte du Passé dans notre époque moderne.
Ma première collection s’appelle Empreinte car je souhaitais faire un clin d’œil à mon nom de marque. Et également parce qu’un relevé de fouille est l’empreinte qu’il reste d’un carré de fouille détruit.
Et vous dans tout cela ?
Quand j’ai créé ma marque et que j’ai trouvé mon identité, j’étais fière de moi, et heureuse d’utiliser une partie importante de ma vie.
Puis je me suis posée la question, qu’est-ce que ma marque va apporter aux autres ?
Je crois qu’on a tous voulu un jour être paléontologue ou archéologue. En tout cas, enfant, nous rêvions de voyages, de dinosaures, de trésors, et de pleins d’autres choses.
Nos rêves étaient simples, ou au contraire les plus fous. Mais ils nous semblaient très sérieux et réels.
Pour beaucoup, la vie nous à rattraper. Souvent poussé vers les études supérieures, notre âme d’enfant, nos rêves, ont été mis au second plan.
Aujourd’hui, enfermés dans le moule de la société, certains d’entre nous n’osent plus rêver, ou être eux-même. Et malheureusement, cela abouti souvent à une perte de confiance, et d’estime de soi.
J’ai créé Arouez pour tous les gens qui se reconnaissent dans ces quelques lignes.
Si enfant vous aviez une imagination débordante, si vous vouliez devenir archéologue, si aujourd’hui vous avez envie de rêver à nouveau en pensant à des pans magiques de notre Histoire, ma marque est faite pour vous.
A travers mes collections, je souhaite vous apporter un moyen de vous reconnecter à votre âme d’enfant, de revenir à un temps où tout vous paraissait possible, et surtout normal.
Être un enfant, cela offre une liberté certaine, il n’y a pas de complexe, pas de jugement.
Se reconnecter à son soi enfant c’est s’assumer, s’épanouir, accepter ce que nous sommes et ce que nous aimons.
En portant des bijoux Arouez, je souhaite de tout cœur que vous vous assumiez, que vous assumiez vos rêves et vos envies.
J’espère vous faire voyager dans le Passé, et vous faire rêver comme dans votre enfance.
Mais j’espère aussi vous donner la force d’oser briller, d’oser vous démarquer.


